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Motiva à l’ITEEM : une expérimentation dans l'entrepreneuriat


Les filières d’entrepreneuriat dans l’enseignement supérieur se multiplient, tout particulièrement dans les écoles d’ingénieurs. L’entrepreneuriat contribue à la diversification du tissu économique, à son évolution, notamment dans les activités à valeur ajoutée. Pour une jeune génération qui veut de l’autonomie dans la vie professionnelle, et y accomplir des valeurs sociétales ou entreprendre en innovant, l’entrepreneuriat constitue un projet tangible. Marc Lasseaux, coach, vient de terminer une expérimentation Motiva (1) à l’ITEEM (2) afin d’accompagner les étudiants dans la consolidation de leurs projets.

Je viens de terminer une expérimentation Motiva à l’ITEEM, la filière entrepreneuriale de l’Ecole Centrale de Lille. Elle a eu lieu en début d’année universitaire pour la cinquième année d’études, d’octobre à décembre 2014. Sept étudiants ont bénéficié de la passation du test, accompagnée d’une séance de coaching individuel. Nés dans le giron d’une école d’ingénieurs, les projets soutenus par les étudiants procèdent, pour certains de la technique, les autres s’inscrivant dans le loisir et les services. A ce stade de la cinquième année d’étude, les projets sont arrivés à maturité, et les étudiants approchent d’une phase de lancement, voire de test.

Quels sont les enjeux ? A quelle consolidation des projets et de leurs porteurs le test Motiva et les entretiens de coaching ont-ils contribué ?

Comme je l’ai indiqué, cette phase critique de paramétrage et de lancement des projets entrepreneuriaux appelle trois besoins : • le portage du projet, à la fois par sa solvabilité technico-économique, et la dynamique de portage que lui insuffle l’entrepreneur-créateur.

• l’adéquation entre ce qu’on pourrait appeler « la structure motivationnelle » de l’entrepreneur et le projet. • le projet en ce qu’il véhicule des enjeux explicites, et d’autres latents.

Que faut-il entendre ? La dynamique du porteur de projet renvoie à l’énergie et au but déployés par l’étudiant. Les obstacles, imprévus et retournements dans le montage d’une entreprise ne manquent pas. Aussi, ce qui va permettre au porteur de maintenir sa dynamique, ce sont ses capacités de résilience et de rebond, voire de reformulation du projet si nécessaire. Dans le test, les motivations clés et la satisfaction,les styles professionnels permettent d’étayer ces capacités de résilience et de soutenir l’étudiant dans une phase où se peuvent se jouer le doute, la complexification du projet ou sa réorientation partielle en tant qu’objet projectif (motivation) et pas seulement objet technico-économique.

Par structure motivationnelle, j’entends l’orientation intrinsèque de la motivation par les traits de personnalité et de préférences du porteur de projet - sujet. S’y rattachent dans le test les profils d’intérêt professionnels, les ancres motivationnelles et le profil des motivations. Autrement dit, la structure de la motivation n’est pas seulement affaire de contexte favorable ou non, mais d’un désir explicite ou inconscient avec lequel le projet et sa dynamique entreront en résonance.

Cela nous amène aux enjeux du projet. Les enjeux explicites sont ceux des choix d’activités et de son orientation technico-économique.

Activités et orientation amènent à mobiliser des compétences et des savoir-faire. Selon la nature du projet, il peut y avoir adéquation partielle ou élevée entre les enjeux explicites et les compétences. Mais on s’aperçoit dans l’expérimentation que des enjeux implicites ou inconscients sont à l’oeuvre. Par exemple, la place du projet dans ce qu’on appelle « la dette paternelle » ou dette parentale. Pour certains des étudiants - entrepreneurs, leurs choix d’activités s’inscrivent dans l’accomplissement d’un projet qui n’est pas seulement le leur, mais celui d’un parent qui n’a pu le réaliser, ou d’un projet qui vient prolonger une activité déjà engagée par l’environnement familial. Or, le projet entrepreneurial, bien qu’activé inconsciemment par l’environnement familial ou une figure parentale, est bien soutenu par un individu avec ses capacités propres et sa motivation singulière, spécifique.

Dans ces conditions, le test Motiva, par son organisation autour des compétences, des ancres et des préférences motivationnelles de l’individu va pouvoir centrer l’étudiant porteur de projet sur lui-même, à un stade où son énergie, son but et ses compétences seront cruciales pour soutenir l’entreprise visée. En ayant fait entendre à l’étudiant les enjeux implicites, sans avoir à les travailler, bien des doutes et des questions, des freins que percevaient l’individu sont levés, à minima parce que le coach les a fait advenir.

Pour les étudiants bénéficiaires, le test Motiva et son analyse en séance ont fait encouragement, étayage secondaire de projets d’entrepreneuriat que l’Ecole soutient dans sa structure d’enseignement et d’accompagnement. Dans une époque et un contexte où la jeune génération est sollicitée à s’engager par une offre marketing surabondante, qui donne l’illusion de choix infinis et que tout est possible, Motiva présente également l’intérêt pour les étudiants de consolider leurs sources de motivation, en orientant au mieux leur énergie physique et psychique, tout comme le but de leur projet, pour choisir, et donc renoncer, conduire, ajuster, relancer, et donc épaissir le projet.

De ces limites opérationnelles et symboliques du projet mis en lien avec le test découlent des affects de joie et de désir. Orienter un projet d’entreprise en adéquation avec ses qualités et sa motivation, un propos que Fabrice Léger, Responsable des Formations à l’entrepreneuriat de Centrale Lille, notre partenaire, soulignait dans le Monde Campus du 13 janvier : « l’entrepreneuriat, ça peut s’acquérir, explique-t-il, à partir du moment où on a appris à savoir qui on est, ce qu’on connaît et ce qu’on sait faire. Nous proposons une pré-incubation à nos étudiants, en développant leur esprit d’équipe start-up, leur réseau, leur regard culturel et critique ». Une centaine de projets ont vu le jour par la formation de l’ITEEM.

(1) Motiva, créée par le professeur Zwi Segal et Yves Duron, éditée aux ECPA, est une solution d’évaluation permettant de faire le point individuellement sur ses intérêts professionnels, ses ressorts clés de motivation et le niveau de satisfaction associée. Plus d’informations : www.ecpa.fr (2) ITEEM : Ingénieur Manager Entrepreneur, Ecole Centrale de Lille. Site : www.iteem.ec-lille.fr

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